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Entrer dans l'écrit

"L'entrée dans l'écrit me semble devoir constituer le projet fondateur structurant de l'école primaire, à condition de ne pas le comprendre comme la seule acquisition d'un ensemble de compétences scripturales mais bien comme l'accès à l'intention d'écrire" Philippe Meirieu

Le choix de l'écriture pour échapper à une conscience de la discipline Français souvent très techniciste

A certaines conditions, l’entrée par l’écriture peut faire place à l’usage du langage dans la communication et dans la connaissance, à l’instar du courant de la pragmatique linguistique (Moeschler, Reboul, 1998), une pragmatique proche de celle d’Austin (1991) qui se demande comment agir sur le monde en disant quelque chose, également une pragmatique qui s’occupe de l’influence du contexte sur le langage et qui questionne dans quelle mesure ce qui est dit dépend des circonstances et de l’espace dans lesquels cela est dit.

Conscience disciplinaire = la manière dont les élèves et les enseignants reconstruisent une discipline
Vécu disciplinaire = sentiments et émotions que les sujets associent aux disciplines.

Deux concepts développés par l'équipe d'Yves Reuter et qui rejoignent mes travaux à propos de la discipline Français perçue comme une discipline technique plus que comme un champ d'apprentissages sur soi, les autres et le monde.

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Recherche Bruno Hubert, Florian Ouitre, université de Caen, Cirnef

Participation au 6ème colloque de l'ARCD Genève (Juin 2023)

​​Vécu d'élève et conscience disciplinaire : un "bon héritage pour enseigner en classe de français ?

La didactique de l'écriture et notamment l'entrée en écriture chez les enfants

Mes recherches antérieures m’ont conduit à mener plusieurs actions en rapport avec la didactique de l’écriture pour mieux conjuguer pratique de l’écriture, apprentissage de l’écriture et formation de la personne.

Apprendre à écrire suppose la mise en place de situations qui permettent à l’enfant de s’appréhender comme « une personne singulière avec une histoire, des émotions, un engagement sensé dans ce qu’il dit ou fait et qui, pour ce faire, pense, communique avec son stylo ou son clavier » (Bucheton, 2014, 11). Mais qu’est-ce que cela signifie pour un enfant de maternelle, de CP, de CE1 qui entre dans l’écrit ? Mes recherches didactiques menées en collaboration avec des classes s’inscrivent au croisement de deux cadres théoriques : celui de la didactique de l’écriture et celui des approches biographiques, l’écriture étant aussi utilisée dans une perspective clinique dialogique (Lani-Bayle, 2010). Elles se proposent de montrer que la pratique de l’écriture concourt à un mouvement de subjectivation qui facilite l’entrée dans la lecture-écriture d’une part et la mobilisation dans la scolarité d’autre part. Les élèves sont ici considérés comme des « sujets » parlant et écrivant ; même s’ils débutent dans cet exercice de l’expression ; cette posture réinterpelle l’héritage des pédagogies alternatives et notamment celui de Freinet, Oury, Lapassade, Steiner…

Je m'intéresse particulièrement à la place de l'encodage en classe de G.S. et en classe de C.P. mais aussi comment l'écriture peut concilier l'histoire familiale et l'histoire scolaire, notamment pour les enfants issus de l'immigration. J'explore le concept de représentation interrogé dans toutes ses dimensions pour donner à voir et à entendre sa compréhension du monde, les objets concrets participant à la dévolution de l'objet-écriture.

12 février 2021 - Inspé de Caen

Eduquer dans les années 2020, quelle présence pour travailler  collectivement en contexte de crise

Faire écrire à distance pendant les périodes de confinement

Pour une journée recherche du pôle fédératif de recherche de l'Inspé de l'Université de Caen je me suis intéressé à la relation accompagnant-formé quand on cherche à faire écrire à distance.

 

Bruno HUBERT « S’écrire pour faire collectif »
« Ecrire c’est se dire, c’est situer le rapport à l’écriture du côté de ce qui fait la singularité de chaque scripteur, de ce qui lui est propre, qui le distingue des autres » (Barré-De Miniac, C., 2015, p. 21). Mais qu’on soit enfant d’une classe qui apprend à écrire ou professionnel en formation qui analyse son activité professionnelle, il n’y a pas de subjectivité sans appartenance. Lors de cette période d’enseignement à distance, comment concilier (Hubert, Poché, 2011) l’écriture de soi et l’histoire partagée, dans la perspective d’un projet éducatif commun (Hubert, 2019) ? Comment un individu peut-il par l’écriture –la sienne et celle d’autrui– advenir comme personne et « s’y maintenir dans la communication » (Jacques, 1985, p.45), notamment quand il se trouve isolé ? Quel accompagnement de ce que Delamotte-Legrand et Penloup (2000) nomme le « passage à l’écriture » ? En quoi le brouillage des espaces individuels et collectifs, personnels et institutionnels, nous incite-t-il à questionner les jeux de présence/absence à l’œuvre dans l’acte d’écriture dans un contexte de crise ?
Nous nous appuyons sur des narrations de professionnels ayant eu à faire écrire des enfants ou des apprenants adultes pendant le confinement ainsi que des narrations d’étudiants ayant dû produire et partager des écrits pendant cette période.

Participation au colloque d'Amiens

(juin 2019)

Objets pour apprendre, objets à apprendre

 

Communication intitulée " Les objets catalyseurs d'écriture"

 

La présente recherche, entre didactique du Français et approches biographiques, s’intéresse aux objets comme inducteurs d’écriture dans des classes primaires. Fort des expériences précédentes, nous avons accompagné six Cours Préparatoires d’une école de Rep+  (Cours Préparatoires à 12) sur une année scolaire, en multipliant les situations avec des objets appréhendés comme organisateurs de l’acte d’écriture, l’hypothèse de départ étant que la matérialité des objets favorise la mise en écriture et l’intégration des codes de l’écrit. Nous montrons à travers l’exemple d’une  des transcriptions réalisées comment les objets concrets activent les différentes facettes de la cognition (perception, attention, mémoire, motricité, langage, raisonnement) qui ont chacune leur rôle pour faire de l’écriture un objet de savoirs. Les objets participent à externaliser l’activité d’écriture pour nourrir les représentations et mieux la penser. Enfin les interactions qu’ils suscitent sont au cœur de l’apprentissage individuel de l’acte d’écriture.

 

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Des recherches collaboratives sur l'écriture avec des professionnelles professeures des écoles

Depuis ma thèse, toutes mes recherches sont des recherches collaboratives, recherches non pas "sur" les personnes, mais "avec elles", sans surplomb du chercheur, ni de position basse des adultes praticiens ou des enfants, l'écriture permettant de négocier peu à peu les places respectives dans "un rapport dialectique entre interventions au service des personnes (de professionnels) et investigations théoriques" (Vinatier et Morissette, 2015).

D'autres chercheurs préfèrent parler de recherche-intervention (Broussal, Ponté, Bedin, 2015). Pascal Ponté (2015, p.26-27) s'appuie sur la méthodologie du mot "intervention" qui peut revêtir les deux sens de "venir entre" et "médier" pour articuler dans une démarche systémique (Morin, 2004) théorie et pratique, action et réflexion, laboratoire et terrain, ce qui convient bien à nos recherches.

Recherche action, recherche intervention, recherche participative, recherche collaborative, recherche coopérative, j'avoue que ces différenciations m'importent peu si elles désignent un dispositif  qui vise non seulement d'avancer avec les personnes concernées mais de favoriser leur émancipation, ce qui  passe, comme le montrent Richard Wittorski et Patrick Obertelli (2022) par des recherches en sciences humaines et sociales qui reconnaissent l'expérience des personnes en favorisant des organisations délibératives.

Cela suppose de s'interroger sur la posture de chercheur, sinon la collaboration entre universitaire et professionnels sera d'emblée abimée par les différences de statut et de place, ce que montrent très bien Liliane Portelance et Josiane Caron (2021).

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Conférence "Les écrits courts au cycle 3"

Pour la DSDEN de l'Orne - Automne 2019

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https://espe.univ-nantes.fr/revue-ressources/
Texte en ligne - Ressources n°19

Expert de l'entrée dans l'écrit, je travaille avec des classes de maternelle, de C.P. et de C.E.1 sur la mise en place de situations qui permettent à l'enfant d'apprendre à écrire en s'appréhendant comme une personne singulière. Il s'agit de concilier construction d'un rapport à l'écriture et acquisition d'un code commun. La revue Ressources n° 19 présente un article sur une des recherches-actions menées. Hubert, 2018

Le numéro 192 du Français aujourd'hui sous la direction de Danielle Coltier, Isabelle Audras & Jacques David s'inscrit dans un large ensemble de réflexions relatives à la difficulté d'enseigner la langue et spécialement, mais non exclusivement " la " grammaire, et cela à tous les niveaux du cursus.

Pour moi l'enseignement de la grammaire ne peut être totalement disjoint de la pratique de l'écriture, même s'il ne se confond pas avec elle.

Beaucoup de professeurs ont un mauvais rapport avec cette discipline et l'article que j'ai écrit fait l'hypothèse que les futurs enseignants ont à rompre avec leur"passif" d'élève, obstacle à l'évolution des pratiques en classe.  mon propos s'appuie sur un corpus issu d'un dispositif de formation recourant à des vidéos d'élèves en situation de verbalisation sur la langue.

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Mon article en ligne
Hubert, 2016
Formation des enseignants : le casse-tête de la grammaire

Leroy, D. (Dir.) (2019). Ecritures et/en Migrations.  Expériences, Tensions, Transformations, Editions PETRA

Fruit de la rencontre d’un petit groupe de chercheur·e·s, cet ouvrage chemine à travers différents éclairages, donnant ainsi une dimension polyphonique aux questions de langues et d’écritures en
migrations. Il interroge à la fois le rôle social de diverses institutions mais aussi la place de chaque acteur·trice dans la construction de représentations sur les langues.

 

Hubert, B. « Concilier par l’écriture migration familiale et langue scolaire » , p.27-46

 

Beaucoup d’enfants issus de l’immigration ne reconnaissent pas la langue de l’école comme un canal permettant de se dire, de se définir, donc d’apprendre, parce qu’elle les éloigne d’abord de ce qu’ils sont, eux et leur famille.  Cette problématique s’avère particulièrement sensible pour des enfants qui entrent dans l’écrit ; aussi avons-nous notamment travaillé sur une classe de Cours Elémentaire 1 de REP+ avec deux enseignantes qui trouvaient difficiles d’impliquer les enfants dans l’écriture et de dépasser avec eux la production d’une seule phrase. Nous avons choisi de multiplier les situations d’écriture qui relient le monde de la famille et celui de l’école et d’analyser l’évolution de la qualité des productions au fil de l’expérience.

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Faire de sa vie une fiction

Des migrations en écriture avec des enfants d’école élémentaire

Hubert, 2014

 

Le récit d’une histoire personnelle et d’un parcours migratoire n'est pas chose simple. Dans une classe de CM2 composée de 23 élèves, dont la moitié d’origine étrangère, les mises en situation proposées aux enfants leur permettent d’exprimer leur singularité. En se racontant à l’école, en évoquant leur histoire de vie par le détour de la fiction, les enfants peuvent à la fois se l’approprier et la mettre à distance. L’écriture offre ainsi un moyen de se situer et de poursuivre une migration par l’imagination.

https://journals.openedition.org/hommesmigrations/2792#xd_co_f=YjIwMGJiNWItYmMxYS00MGE5LTg1NWQtMTJkYjI2YjcxY2Jl~ Texte en ligne

Recherches en écritures : regards pluriels

Sylvie Plane, Charles Bazerman, Fabienne Rondelli, Christiane Donahue, Arthur N. Applebee, Catherine Boré, Paula Carlino, Martine Marquilló Larruy, Paul Rogers et David Russell (coords)
Collection : Recherches textuelles  2016
660 pages
Pour commander, : crem-edition-contact@univ-lorraine.fr

Dans cet ouvrage, un chapitre écrit par Bruno HUBERT, 2016. Ecrire pour donner à voir et entendre sa compréhension du monde, p. 125 à 142

Version anglaise https://wac.colostate.edu/books/wrab2014/

Hubert, B. Conférence "Produire des écrits dès la maternelle".
Les 24 heures de la maternelle 2016, Le Mans.
 

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Mes travaux doivent beaucoup à la lecture d’Emilia Ferreiro (2000) que de nombreuses personnes réduisent à la seule description des stades de développement de l’écriture mais qui nous ouvre un monde en montrant l’entrée dans l’écrit du point de vue de l’enfant et en nous incitant, quand on l’accompagne dans cette découverte, à être ouverts à ce qu’il advient dans son chemin de compréhension de l’écriture.  Il ne s’agit pas pour l’enfant d’appliquer une structure déjà constituée mais « des défis que le réel impose au sujet en développement et des instruments que le sujet construit pour essayer de s’approprier, de faire soi, de dominer conceptuellement cette réalité ».

Lire au moins la première partie quand on est enseignant de maternelle ou de C.P., cela évite bien des malentendus.

Ferreiro, E. (2000). L'écriture avant la lettre, Hachette éducation.

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